Un manque flagrant de transparence autour de l’urbanisation de Rennes Métropole : bilan de la consultation sur la Modification n°1 du PLUi

Miniature article sur modification n°1 de PLUi

Du 5 mai au 15 octobre dernier, Rennes Métropole a mené une concertation publique obligatoire dans le cadre de la « modification n°1 » de son PLUi (Plan Local d’Urbanisme Intercommunal). La Métropole en a tiré le bilan à l’occasion de son bureau métropolitain du 13 janvier.

Plus de 650 citoyen·ne·s ont participé à cette concertation, et une bonne part des remarques formulées porte sur l’artificialisation des sols, thématique qui était d’ailleurs le sujet central de notre propre contribution à cette démarche.

Dans son bilan, la Métropole reconnaît que « de nombreuses expressions sont favorables à la limitation de la consommation de l’espace, et critiquent les projets d’ouverture à l’urbanisation tout en demandant un renforcement du renouvellement urbain. Parallèlement, on recense également des oppositions à la densification des tissus déjà urbanisés, et des questionnements sur la maîtrise de la croissance démographique et sa répartition avec les territoires voisins » (on notera que, contrairement à ce que le document sous-entend, le renforcement du renouvellement urbain et la diminution de la densification ne sont pas forcément contradictoire). Dans la décision du bureau, les élus justifient l’urbanisation par le développement de la métropole mais affirment que « certaines ouvertures à l’urbanisation initialement envisagées ne sont finalement pas intégrées dans cette modification du PLUi, des efforts supplémentaires de réduction de la consommation de l’espace étant recherchés dans la perspective de l’objectif Zéro Artificialisation Nette à l’horizon 2050 ».

Les documents fournis présentent toutefois un manque flagrant de transparence et de lisibilité : il n’est toujours pas aisé de comprendre quel secteur sont prévus pour être rendus constructibles, et pour quel périmètre. Ce n’est qu’en fouillant dans les 60 pages du bilan que nous avons compris que les ouvertures à l’urbanisation seront limitées à 68,83 ha (7% des zones 2AU identifiées dans le PLUi) alors qu’il avait été envisagé initialement l’ouverture à l’urbanisation de 122 ha (chiffre qui n’était jusqu’alors pas explicite, nous l’avions estimé à environ 100 ha au début de la concertation). La Métropole a pourtant largement les moyens de réaliser des documents lisibles et accessibles pour les citoyen·ne·s non spécialistes. Cela témoigne d’une volonté des élu·e·s de fausser le débat démocratique en le rendant inaccessible pour bon nombre de personnes.

Malgré ces difficultés d’accès, les contributions citoyennes semblent avoir incitées les élus à reculer en partie sur l’urbanisation, à moins que ce renoncement ai été prévu d’avance. L’enquête publique, qui doit suivre la consultation, est pour l’instant annoncée pour le premier trimestre 2022 : à cette occasion il est indispensable que nous nous mobilisions afin d’empêcher la destruction des terres naturelles et nourricières de nos territoires. À Alternatiba, nous ne manquerons pas d’organiser des actions en ce sens, restez informé·e·s !