🏗️ Artificialisation des sols

Campagne menée par la Commission Stratégie Locale
Contact : rennes_alterterri@riseup.net

Action Alternatiba Renes contre l'extension du Stade Renais à la Prévalaye

Artificialisation des sols : notre constat

La Bretagne est la 3ᵉ région française ayant le plus fort taux d’artificialisation des sols, alors même que l’artificialisation au niveau national est en progression constante et supérieure à la moyenne européenne (ou, proportionnellement à la population, à celle de l’Allemagne ou du Royaume-Uni par exemple).

Dans la région, ce sont 2000 ha qui sont artificialisés chaque année (presque la moitié de la commune de Rennes). Soit plus de 1100 m² consommés pour chaque habitant supplémentaire entre 2013 et 2018.

La perte en surface de terres vivantes, et la destruction des fonctions Ă©cosystĂ©miques des sols (production alimentaire et de biomasse, habitats et biodiversitĂ©, tampon au regard du cycle de l’eau, sĂ©questration de carbone, rĂ©gulation thermique…) entraĂ®nent des pertes irrĂ©versibles.
Un sol vivant est le fruit de milliers d’annĂ©es de processus physico-chimiques, et aucun effort – mĂŞme honnĂŞte – de compensation ne peut prĂ©tendre reconstituer assez vite les nombreux services Ă©cosystĂ©miques perdus par l’artificialisation des sols.

Le modèle actuel d’amĂ©nagement de nos territoires, considĂ©rant les terres agricoles et les espaces naturels simplement comme des rĂ©serves d’urbanisation, est obsolète. Il est fondĂ© sur le mythe d’une croissance infinie, sur davantage d’étalement, d’exploitation de ressources vues comme inĂ©puisables et nous a Ă©tĂ© imposĂ© pendant des dĂ©cennies, sans que nous soit jamais dĂ©montrĂ©e sa pertinence :

  • les rythmes d’artificialisation sont dĂ©corrĂ©lĂ©s de la croissance dĂ©mographique ;
  • en parallèle d’une artificialisation galopante, le nombre de logements vacants, de rĂ©sidences secondaires et de locations saisonnières continue d’augmenter (sur certains territoires, les rĂ©sidences secondaires et saisonnières vont mĂŞme jusqu’à reprĂ©senter la moitiĂ© de la construction neuve) ;
  • le dĂ©veloppement de la construction est sans influence sur les prix de sortie des logements, qui continuent d’augmenter, et les mĂ©nages sont de plus en plus relĂ©guĂ©s en pĂ©riphĂ©rie des zones d’emploi (mĂ©tropoles et zones littorales) ;
  • les coĂ»ts d’extension et d’entretien des divers rĂ©seaux ne sont pas portĂ©s par les promoteurs qui profitent des ouvertures Ă  l’urbanisation.
✊ Nous rejoindre     💚 Faire un don    📫 Nous contacter

Nos revendications

L’application d’un principe de « zĂ©ro artificialisation nette» Ă  Ă©chĂ©ance 2050 est totalement insuffisant. Il nous faut en fait arriver Ă  du « zĂ©ro artificialisation brute », comme le disent notamment les auteur·ices de « La ville stationnaire », et ce dès maintenant. Nous sommes convaincu·es que l’on peut faire mieux avec moins, en restant dans les enveloppes artificialisĂ©es actuelles, notamment en optimisant le tissu existant, Ă  toutes les Ă©chelles.

On estime nécessaire de :

  • Requestionner l’opportunitĂ© des projets, notamment Ă©conomiques ou d’infrastructures, Ă  l’aune de leur utilitĂ© sociale, dans une logique globale de sobriĂ©tĂ©. Tout projet n’est pas nĂ©cessairement bĂ©nĂ©fique pour le territoire et pour la population : dans nos contextes territoriaux, les infrastructures de transports et les entrepĂ´ts de logistique, de e-commerce ne montrent par exemple que peu d’avantages.
  • Limiter les rĂ©sidences secondaires et les locations saisonnières (reprĂ©sentant respectivement 260 000 et 50 000 logements en Bretagne, soit presque 16% du parc), qui contribuent très fortement Ă  la tension sur le logement, qui devient plus rare et plus cher en particulier dans les zones littorales, et Ă  la relĂ©gation des personnes toujours plus loin de leurs emplois.
  • Intensifier la rĂ©habilitation et la requalification des logements vacants (130 000 logements Ă©taient vacants Ă  l’échelle de la rĂ©gion en 2020, dont 50 000 depuis plus de deux ans).
  • DĂ©passer la spĂ©cialisation, le zonage et la mono-fonctionnalitĂ© dans l’amĂ©nagement du territoire. Dans les zones urbaines, les entrĂ©es de ville, les zones commerciales et d’activitĂ© (très artificialisĂ©es et pourtant peu denses et peu occupĂ©es dans le temps) prĂ©sentent notamment un important potentiel de densification de constructions et/ou d’usages utiles.
  • Et surtout, mettre fin au modèle global d’amĂ©nagement du territoire, basĂ© sur la mĂ©tropolisation et la surconcentration des logements, des emplois, des services publics et marchands, de l’offre culturelle, des capitaux, etc. Nous croyons en un modèle polycentrique plus maillĂ© et un rĂ©investissement des territoires ruraux, qui offrent un terreau fertile pour une rupture Ă©cologique indispensable. Ils prĂ©sentent un fort potentiel de logements disponibles, de production alimentaire soutenable, de densitĂ© d’emploi et de qualitĂ© de vie, Ă  condition d’y maintenir ou apporter de l’activitĂ© durable, les services publics et Ă©quipements nĂ©cessaires.

Limiter l’artificialisation des sols ne veut pas dire qu’on ne construit plus rien, et a fortiori pas qu’on ne produit pas de logements supplĂ©mentaires. En particulier, la sobriĂ©tĂ© foncière est compatible avec la rĂ©ponse au besoin urgent de logement des personnes prĂ©caires. Il est ainsi inentendable que certain·es Ă©lu·es utilisent leur obligation de rĂ©duire la consommation foncière pour justifier de ne pas produire de logements sociaux.

Nos moyens d’action

Au sein d’Alternatiba Rennes, le groupe de travail « artificialisation des sols » a vocation Ă  prĂ©ciser nos revendications locales en termes d’artificialisation des sols, Ă  identifier nos leviers et objectifs d’actions, Ă  renforcer notre compĂ©tence collective sur ce sujet.

Nous nous donnons comme rĂ´le de :

  • Contribuer Ă  la veille territoriale pour mieux connaĂ®tre les projets (en cours et Ă  venir) qui sont sources d’artificialisation des sols, en particulier sur le bassin rennais.
  • Promouvoir une approche plus sobre et soutenable de l’amĂ©nagement du territoire.
  • ConnaĂ®tre et faire connaĂ®tre le rĂ´le et l’effet des documents de planification Ă  toutes les Ă©chelles du territoire, et pousser les Ă©lu·es Ă  une limitation beaucoup plus importante de l’urbanisation
  • ConnaĂ®tre et mettre en lien les associations et collectifs s’opposant Ă  des projets inutiles, et les soutenir et les aider Ă  mener ces luttes

Cela se fait par :

  • Le plaidoyer Ă  destination des Ă©lu·es (contributions aux concertations et enquĂŞtes publiques, interpellation, rendez-vous).
  • La formation et le partage des compĂ©tences progressivement acquises.
  • La communication et la sensibilisation du grand public.
  • La mobilisation (de notre groupe et de nos sympathisants) lors d’Ă©vènements, manifestations et actions locales contre des projets climaticides.

Pour approfondir le sujet de l’artificialisation des sols

✊ Tu nous rejoins ?

Pour faire partie d’Alternatiba Rennes il n’y a pas besoin de tout savoir sur le climat, d’avoir beaucoup de temps, ni même de payer une cotisation. Il suffit de partager nos valeurs, d’avoir envie de venir et de s’impliquer !

Par oĂą commencer ?
• Viens nous rencontrer lors des soirées mensuelles d'accueil des Nouvelles.eaux
• Consulte le Guide d'accueil Alternatiba
• Inscris-toi à la Lettre d'information d'Alternatiba Rennes
• Suis nous sur nos réseaux : Instagram, Facebook, Twitter