Des années de luttes, un énième rapport rendu le 13 décembre dernier et aucune décision de prise pour l’instant… Courant janvier, nous devrions savoir si l’aéroport Notre-Dame-des-Landes (NDDL), emblème de l’opposition à « Vinci et son monde », sera construit ou non. Le rapport remis ne donne aucune préconisation mais a néanmoins permis d’envisager plus fortement, en l’étudiant mieux, la possibilité d’un agrandissement de l’aéroport actuel de Nantes Atlantique.
Bien au-delà du conflit des « pro » et des « anti », c’est bien la logique de bétonisation des terres, de la poursuite de la course au profit et au « toujours plus » à n’importe quel prix – surtout pour l’environnement – qui est en question.
NDDL s’en veut le symbole, mais de combien de projets n’entendons-nous pas parler ? A côté de chez nous, communes et intercommunalités, les mêmes qui désespèrent de voir leurs bourgs mourir, prévoient dans leur Plan Local d’Urbanisme (PLU) l’accaparement de terres agricoles et/ou naturelles au profit d’investissements à la fois inutiles et destructeurs.
- À Pacé, le « Retail Park Rive Ouest », 25 000m2 d’espace de consommation « d’équipements de la personne » orchestré par Blot et la Compagnie de Phaslbourg, est en projet. Si pour l’instant ce sont des concurrents commerciaux qui ont déposé des recours devant la justice, nombre de citoyens s’offusquent contre ce futur centre commercial démesuré. (sources : https://www.ouest-france.fr/bretagne/pace-35740/louverture-du-retail-park-prevue-debut-2018-4029167, https://fr.calameo.com/read/0001238825e47ad633519 p.21)
- À Bruz, 3, 6 hectares de terres agricoles bio (céréales) vont être détruites au profit d’un immense magasin de bricolage (3280m2) et un centre automobile (710m2). Après des années de luttes, Jérôme Thomas locataire depuis plusieurs générations de ces terres agricoles se voit contraint d’abandonner les lieux. Avec une mise en application fin novembre 2017, recours, mobilisation et médiation n’auront pas suffit à faire entendre raison aux élus de la ville de Bruz et de la métropole rennaise. Les terres deviendront bientôt stériles. (sources : https://reporterre.net/Terre-agricole-ou-zone-commerciale-A-Rennes-un-paysan-se-bat-pour-la-terre, https://www.change.org/p/non-a-la-betonisation-de-terres-biologiques-sur-bruz)
- À Guipry-Messac, ce sont près de 80 hectares de terres, appartenant au seul propriétaire Butagaz mais exploités par 9 agriculteurs, qui sont convoités pour le projet de parc d’attraction Avalonys où se côtoieraient « légendes et réalités virtuelles ». L’idée est soutenue par la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de Redon, par la communauté de commune des Vallons de Haute-Bretagne ainsi que par l’association « Oui à Arthur » (dont voici le site. Non, non, on ne s’est pas trompé, ce n’est pas celui d’Avalonys…). Ceux-ci font la promotion d’un projet créateur d’emplois (une cinquantaine en permanent et 150 saisonniers), « générateur de biodiversité » et qui respectera l’environnement puisqu’il proposera… de l’alimentation bio. Les agriculteurs et riverains réunis au sein de l’association La Puce défendent un autre modèle : l’agriculture responsable et les circuits courts. En plein essor, ils sont eux aussi générateurs d’emplois. À condition de préserver les terres, car ce qui sera bétonné demain ne pourra plus être exploité. Pour en savoir plus : prochain rendez-vous rennais le mardi 16 janvier à 20h à la Maison de la Consommation et de l’Environnement. (Sources : https://www.bastamag.net/Bretagne-un-projet-de-parc-d-attraction-suscite-l-inquietude, https://www.letelegramme.fr/bretagne/loisirs-un-parc-d-attractions-a-100-meur-15-09-2017-11663726.php, https://www.facebook.com/La-Puce-277499752713351/, https://www.ouest-france.fr/bretagne/guipry-messac-35480/le-conseil-vote-la-poursuite-des-etudes-pour-le-parc-avalonys-5267329)
- À Noyal-sur-Vilaine, les habitants se mobilisent pour que le PLU ne participe pas au continuel grignotage des terres agricoles au profit de projet d’urbanisation massive. En ce moment c’est la ferme de la Touche du Val (exploitation laitière) qui va perdre de la surface. Si la mobilisation citoyenne a réussi à faire réduire les ambitions municipales de 7 à 4 hectares de consommation de terres agricoles, c’est la politique globale de la commune qui est en question. Ce lundi 18 décembre, le conseil municipal a voté en faveur de la modification du PLU, qui comprend la requalification de 4 hectares de terres agricoles. Vous trouverez la pétition en ligne sur leur site internet ou leur page facebook.
Voici donc une liste non-exhaustive des combats menés à côté de chez nous. Au niveau national, 200 fermes disparaissent chaque semaine, soit 1 300 hectares de terres agricoles et naturelles. Les prix du foncier ont explosé en parallèle : +40% en 10 ans (source : https://terredeliens.org/-le-sens-de-notre-action-.html).
Cette vision à trop court terme revendique des emplois et des gains économiques mais à quel prix social et écologique? La mobilisation citoyenne est cruciale pour mettre un terme à tous ces projets et proposer d’autres alternatives.
En savoir plus sur les campagnes d’Alternatiba Rennes :